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ADN d’un ancêtre |
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Auteur : thierry24 le 16/12/2013 20:00:40
n°116218R0 - ADN d’un ancêtre |
 Ã tous, pour le partage 
L’ébouriffant ADN d’un ancêtre de 400 000 ans
Des chercheurs sont parvenus à extraire de l’ADN d’un os d’humain archaïque datant de 400 000 ans, retrouvé dans le nord de l’Espagne. L’ancien record était détenu depuis 2006 par une séquence d’ADN tirée d’un Néandertalien vieux de 100 000 ans.
Au-delà de la prouesse technique, les résultats publiés le 5 décembre dans Nature par une équipe internationale sèment la pagaille dans notre arbre généalogique. Le spécimen est proche de Neandertal par son arcade sourcilière. Mais par sa mère, il est génétiquement plus apparenté à une fillette d’un autre groupe humain aujourd’hui éteint, les Dénisoviens, dont une molaire a été exhumée dans le sud de la Sibérie.
Le spécimen analysé a été retrouvé avec au moins 27 congénères dans un gisement appelé Sima de los Huesos – littéralement « grotte des os ». Dans la cavité, il fait 10 °C et l’humidité approche la saturation. Pour parvenir au gisement, situé à 500 mètres de l’entrée, il faut ramper dans un tunnel laissant à peine passer les épaules d’un homme. Puis descendre un puits vertical de 13 mètres et enfin atteindre les ossements. « Il y a très peu d’air qui circule, relève Matthias Meyer (Institut Max-Planck, Leipzig), un des auteurs de l’étude. La grotte est un très bon régulateur de température. »
L’équipe de Leipzig a amélioré sa technique d’extraction et de purification des échantillons, et optimisé sa méthode d’analyse pour les séquences courtes. En effet, alors que les molécules d’ADN font parfois des centaines de millions de paires de « lettres » de longueur, les fragments retrouvés n’en faisaient jamais plus de 50. Autre écueil : au fil du temps, une réaction chimique spontanée, la désamination, réécrit l’histoire, remplaçant certaines lettres par d’autres. Les chercheurs se sont d’ailleurs appuyés sur ces modifications pour distinguer l’ADN ancien des contaminations.
TOUTES SORTES D’HYPOTHÈSES
Pour l’instant, ils ont toutefois dû se contenter de lire l’ADN des mitochondries, les petites usines à énergie de nos cellules. Ce matériel génétique se transmet uniquement de mère à enfant, sans se mélanger avec le reste du patrimoine. Mais, contrairement à l’ADN classique, ou « nucléaire », on en trouve des centaines de milliers d’exemplaires par cellule.
« Techniquement, ces travaux sont très intéressants », commente Christoph Zollikofer, paléoanthropologue à l’université de Zurich. Un avis que partage Luca Fumagalli (université de Lausanne) : « Ils repoussent l’étude de l’évolution humaine jusqu’à 400 000 ans, c’est un progrès considérable. » Le génome le plus ancien obtenu à ce jour reste celui d’un cheval de 700 000 ans, exhumé du permafrost. Les deux spécialistes sont plus prudents avec l’interprétation des résultats.
Tout comme Matthias Meyer, d’ailleurs : « Ce n’est qu’un premier aperçu, mais ce que nous trouvons est surprenant. » En effet, morphologiquement, le fossile appartiendrait à une catégorie un peu vague appelée Homo heidelbergensis. Il partage aussi plusieurs traits, surtout faciaux et crâniens, avec Neandertal. Mais son ADN mitochondrial est plus proche de celui de la fillette de Denisova.
Toutes sortes d’hypothèses sont possibles. Il pourrait s’agir d’un ancêtre commun aux groupes des Néandertaliens et des Dénisoviens, mais pas aux hommes modernes, qui ont divergé de ces lignées antérieurement. « Il est aussi possible qu’un aïeul des dénisoviens et du spécimen de la Sima de los Huesos se soit à un certain point métissé avec des humains bien plus archaïques, comme Homo erectus, par exemple », avance Svante Pääbo, coauteur de l’étude. Il y aurait eu un transfert « horizontal » d’ADN mitochondrial.
« L’ADN mitochondrial et l’ADN nucléaire ne disent pas toujours la même chose », prévient Christoph Zollikofer. « Lorsque l’on ne disposait que de l’ADN mitochondrial de la fillette de Denisova, on pensait qu’elle était plus proche des hommes modernes que de Neandertal, illustre Luca Fumagalli. Mais une fois qu’on a eu tout le génome, on s’est rendu compte que c’était le contraire. »
Parvenir à déchiffrer l’ADN nucléaire du spécimen de la Sima de los Huesos ou de l’un de ses congénères est le prochain défi auquel s’attelle l’Institut Max-Planck. Il est de taille. Mais vu les progrès spectaculaires réalisés ces dernières années dans le domaine, les espoirs sont permis.
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Auteur : brannos le 17/12/2013 07:25:35
n°116218R1 - ADN |
[1014] Bonjour,
Merci Thierry pour cet article intéressant.
Bien cordialement.
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