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L'archéologie bénévole |
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Auteur : exobnos le 11/08/2007 13:38:25
n°56212R0 - L'archéologie bénévole |
Chers amis, Ce mois d'août mitigé est autant propice à la rigolade qu'à la réflexion .
Depuis des années, je suis profondément ému du sort injuste qui est fait, dans notre pays, à l' Archéologie bénévole . Les amateurs que nous sommes passent trop souvent, au nom d' un 'politiquement correct ' incarné par quelques fonctionnaires plus ou moins auliques, au mieux pour des gêneurs et des intrus,au pire pour des imbéciles ou des marginaux .
Je vous livre le passage d'un article très récent consacré à l' excellent historien des 'Français sous l'Occupation 'que fut H. Amouroux .
' ...son ambition n'était pas mince: parce qu'il se risquait sur un terrain où l'attendaient non seulement les gardiens officiels de la mémoire, mais aussi ces professionnels patentés de l'histoire qui tiennent le passé pour une chasse gardée où tout 'amateur ' est tenu à priori pour un intrus indésirable, un braconnier sur qui il est permis de tirer à vue. .... Comme si l'Histoire n'était pas d'abord une enquête .'
Comme vous le constatez, ce texte s'applique parfaitement aux chercheurs bénévoles .
Qu 'en pensez- vous ? Salut à tous .
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Auteur : waroch56 le 11/08/2007 13:55:31
n°56212R1 - re |
[289] Bonjour Exobnos
Pour définir les chercheurs:
le chercheur professionnel est dans l'obligation de mettre ses recherches à la disposition des musées ou autres chercheurs pour les générations futures.
Le chercheur bénévole le fait parfois......... mais souvent ça se résume à une collection souvent d'objets anodins mais parfois de pièces uniques ventilées ça et là sans que l'on en ait la traçabilité.
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Auteur : Romulus41 le 11/08/2007 14:39:11
n°56212R2 - Chercheurs |
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Auteur : ricoubass le 11/08/2007 16:47:50
n°56212R3 - oui! |
salut à vous tous!!!
pour répondre à ta question ROMULUS41,oui il y a parfois association entre pros et bénévoles car moi je bosse régulièrement avec des archéologues soit en bénévole soit des fois en contrat d'étude rémunéré pour fouiller avec eux.ils me demandent souvent de faire les déblais avec mon détecteur.il s'agit juste de jouer franc-jeu avec eux et ne surtout pas les prendre pour des cons.c'est une histoire de confiance entre eux et moi.d'ailleur,je viens de terminer un chantier avec un professeur de l'université de BOSTON qui vient fouiller en france.un des archéos avec qui je bosse depuis 2 ans est devenu un véritable ami.ces 'PROS' ne font pas forcément la chasse aux bénévoles mais il y a souvent sur les chantiers de fouille,un certain nombre d'amateurs éclairés et autres érudits locaux qui se permettent sans arrêt de venir sur le chantier et piétinner allègrement votre boulot en passant sous les bandes de rubalise,grattant par ci et par là pour voir ce que le sol contient et bousillant la stratigraphie.ils ne sont pas méchants,il est vrai que ce sont des gens passionnés,et je suis passé par là moi aussi,mais je peux vous dire que lorsque ça dure toute la journée ,il y a de quoi péter un plomb des fois
il y aurait des tas de choses à rajouter,le contact avec les archéologues n'est pas aussi facile dans toutes les régions,il y en a où les bénévoles sont une espèce en voie d'extinction car il y a aussi chez les pros de sacrés C..S!
voilà ,je pense avoir essayé de répondre à ta question en te relatant mon expérience par rapport au monde 'PRO' et 'BENEVOLE'.
@+++ les copains!
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Auteur : Romulus41 le 11/08/2007 18:32:33
n°56212R4 - ricoubass |
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Auteur : waroch56 le 11/08/2007 20:06:54
n°56212R5 - re |
[289] Bonsoir,
Tout à fait d'accord avec Ricoubass.
Etant loin de considérer Amouroux comme une idole,je complèterai en disant que sur une investigation bénévole, il faut qu'il reste quelque part des traces écrites ou topographique du site
c'est la seule solution de ne pas perdre la mémoire du terroir.
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Auteur : Pustule le 11/08/2007 20:57:29
n°56212R6 - ... |
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Auteur : quartzite le 11/08/2007 20:59:09
n°56212R7 - re |
Bonsoir
Il y a un certain temps quelqu'un a demandé sur Dp: c'est quoi un archéologue amateur
Je pense que la réponse est donnée
Exobnos, ce que tu dis n'est pas toujours le cas heureusement, mais ça arrive trop souvent
Kenavo, Monsieur Waroch. Les festivités s'attêtent. Fini le bagad Kemper, tu réapparais. Heureux de te revoir
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Auteur : Philippe72 le 11/08/2007 21:40:04
n°56212R8 - Voilà |
[987] Bonsoir,
Un archéologue bénévole est comme un archéologue professionnel sauf qu'il n'est pas payé !
J'ai connu dans le passé des archéologues professionnels sur Le Mans qui n'ont toujours pas depuis plus de 20 ans publié les résultats de leurs fouilles.
Je connais aussi sur la Sarthe des archéologues 'amateurs' (en latin : qui aime) qui ont fait avancer la connaissance archéologique et historique de façon pertinente.
Je connais aussi des loufoques ...
Personnellement, j'ai connu les deux situations puisque j'ai commencé comme bénévole, puis je suis passé professionnel avant de changer d'orientation professionnelle. Mais je continue toujours à prospecter et à déclarer mes découvertes au SRA.
En fin de compte, un archéologue (amateur ou professionnel) est un humain. Et comme tout à chacun, il y en a des sympathiques qui n'ont pas la grosse tête et puis il y en a d'autres ...
Pour reprendre ce qui dit Waroch56, de toute façon ce qui est fondamental est la transmission de la connaissance par la trace écrite (ne serait-ce que la simple déclaration de découverte au SRA). Chacun est ensuite libre de publier ses découvertes sous le format qu'il désire (bulletin municipal, pages web, revue d'histoire locale, blog, etc.).
Il me semble aussi que l'archéologie professionnelle souffre de deux maux : la concurrence entre l'INRAP et les SRA puis le manque de connaissance du terrain local par les archéologues professionnels.
Philippe (72)
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Auteur : hb le 11/08/2007 22:01:32
n°56212R9 - mitigé |
bonsoir,
pendant des décennies, l'archéologie française a été affaire d'amateurs éclairés, souvent issus des milieux notables qui seuls avaient l'argent pour mettre en oeuvre des fouilles (fin XIXe-milieu XXe). Dans les années 60 et 70, l'archéologie bénévole fut souvent celle de groupes menés par des instits ou des profs du secondaire, et toujours des notables. Les années 80 ont été celles du bilan, en parallèle de la mise en place des méthodes actuelles de l'archéologie préventive : sous prétexte de fouilles et bien que des méthodes rationnelles aient été développées dès les années 50 (façon Leroi-Gourhan), il y a eu un peu n'importe quoi de fait et ça a tourné souvent à de la recherche d'objets pour remplir des petits musées municipaux en dépit de la stratigraphie; les rapports, lorsqu'ils ont été fait, sont baclés et n'apportent pas grand chose à posteriori (ma compagne archéologue à l'INRAP s'en est vu refiler un récemment par une asso vieillissante du Sud-ouest en vue de le publier...Finalement, rien à en tirer!). Je connais des archéologues bénévoles qui ont passé des semaines à fouiller des déblais d'une grotte déjà fouillée dans les années 60-70. Ils ont récupéré une somme colossale d'infos! La méfiance actuelle des SRAs relative aux assos à vocation historique et archéologique (dans les intitulés des assos, ça va souvent ensemble) vient de là et je les comprends.
Cela dit, il ne faut pas noircir le tableau : dans le passé, il y a eu de très bons archéologues bénévoles, tout comme il y en aujourd'hui, reconnus par les 'officiels' à l'instar de leurs ainés. Dans le Sud-ouest, plusieurs équipent font leur taf, avec autorisation du SRA, subvention de la CIRA (comission inter-régionale de l'archéologie) et publication en revue spécialisée. L'équipe dont je fais partie fonctionne de cette manière depuis plus de 15 ans et n'a jamais eu de problème; nous avons la chance d'avoir des interlocuteurs (au SRA, au CNRS ou aux unités de recherches universitaires) de qualité. Mais nous savons aussi qu'un autre SRA, plus au nord a fait couler des groupes de recherches comme le notre pour des raisons obscures tant et si bien que dans la région controlée, la recherche est au point mort dans bien des zones. Il ne faut jamais généraliser. Chose que n'a pas fait par ailleurs Amouroux : il est loin d'être une référence! Prétendre que les Français sous l'Occupation n'étaient que très peu collabo et encore, mollement, c'est du roman! Il a fallu qu'un historien made in USA remue le cocottier (et on ne peut l'accuser de mépris à l'égard d'historiens 'locaux' comme Amouroux, en sachant d'ailleurs que cet historien américain a d'abord été villipendé par ses collègues français,avant que ces derniers reconnaissent quelques années plus tard la grande qualité de son travail, comme quoi, la remise en cause existe!) et nous livre enfin une vision non passionnée de la période, car, qu'on le veuille ou non, Amouroux était journaliste à la Petite Gironde pendant l'occupation, un quotidien dont la vision des choses ne laisse pas d'équivoque quant à son zèle collaborateur. Cet historien, c'est Paxton. Le tableau n'est pas toujours reluisant...mais où est le problème? En France, on a toujours un peu trop tendance à se prendre pour un modèle depuis quelques siècles, jusqu'à en oublier un peu, en parlant d'Occupation justement, que les principaux théoriciens des doctrines racistes et antisémites ont été des français au XIXe et début XXe! Pour finir, bien entendu, j'ai fait mes études d'histoire à Bordeaux et je sens déjà que l'on va m'accuser de parti pris en rapport à Amouroux, mais tant pis!
cordialement,
Hervé
PS : bon courage quand même Exobnos, il faut tenir bon et montrer de quoi on est capable! Et puis, les fonctionnaires, ça va, ça vient au gré des départs à la retraite ou des mutations...alors, patience!
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Auteur : hb le 11/08/2007 22:07:00
n°56212R10 - désolé! |
désolé pour le message qui est un peu long; en même temps, vu qu'il donne sommeil et que c'est le soir, il faut se dire que c'est pratique...A prendre en somnifère donc!
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Auteur : QTZ le 11/08/2007 22:08:26
n°56212R11 - Voilà |
Tout comme il y a certaines personnes qui ont un diplôme en préhistoire, et même un doctorat, qui n'ont pas le temps d'être amateurs parce qu'on ne les laisse pas devenir professionnels. J'en connais deux dans ce cas, dont un a déja participé à ce forum
Je pense aussi que partout ça manque cruellement de $, ce qui entraîne parfois des décisions malheureuses
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Auteur : theodose le 12/08/2007 11:32:41
n°56212R12 - re |
bonjour ,
et ben moi je vous le dis l'archeologie benevole a encore de beaux jour devant elle
dejas que a l'heure actuelle il y a de moins en moins d'archeo pro , et etant donné le peu d'interet des politiques pour l'histoire de l'art la tendance n'est pas pres de s'inverser , surtout avec sarko.
partout ou on peut faire des economies on les fera , je predis que dans quelques années les 3/4 des chantiers de fouille en France seront fouillés par des benevoles , supervisé par un archeo .
sans les benevoles il n'y a plus d'archeologie , c'est evident
@+
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Auteur : quartzite le 12/08/2007 16:13:20
n°56212R13 - merci P72 |
pour la définition d'amateur
Durant mon activité de lycéen j'ai toujours eu horreur de l'éducation civique, mais ça je m'en rappelle : amo, amas,amat,amamus,amatis,amant. Et je ferai grâce à cause de Dp de la 3ième personne du singulier du futur du verbe amare
kenavo
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Auteur : exobnos le 12/08/2007 18:46:59
n°56212R14 - 56212 |
Chers amis, Merci pour vos réactions que j'attendais pour intervenir à nouveau.
Deux remarques préliminaires:
1) Les jugements de valeur sur H. Amouroux sont hors sujet: une phrase d'un article concernant l'historien m'a 'piqué l'oeil ' et je vous l'ai soumise. C'est tout .
2) Il ne faut pas réduire l'archéologue bénévole ou pro. à un collecteur d'objets. J'ai sur lui une vision plus haute et plus générale: c'est un chercheur qui doit par tous moyens contribuer à mieux faire connaître l' Histoire.
Allons au fait : Philippe 72 résume la question d'une phrase bien sentie. ' L'archéo. bénévole est un archéo. pro qui n'est pas payé.' J'en suis bien d'accord. Leur nature et leur fonction sont identiques ; ils furent longtemps confondus et travaillaient en bonne harmonie. C'est bien pourquoi on ne peut comprendre et admettre que les uns, depuis 20 ans, soient exclus par les autres. Je refuse en outre l'image facile de l'amateur qui garde ses trouvailles et du pro. qui les lègue aux générations futures. La réalité est beaucoup plus complexe et nuancée . Je n'ose pas penser à ce que pourront faire nos descendants des innombrables opérations de fouilles pratiquées depuis 30 ans, trop peu ou pas publiées, et du matériel considérable qui s'y rapporte et qui gît trop souvent non traité, pas étudié, dans des dépôts de fouilles incertains et la plupart du temps inaccessibles . Bonjour la 'traçabilité' , et les Musées ont bon dos ! ( voir D.P. 69 p. 36-37 )
Du côté des amateurs, réduits aux prospections de surface quand elles sont autorisées( ! ) la situation n'est certes pas rose. Cependant,des lueurs encourageantes s' allument ici et là . D' abord, l'engouement d'un large public, jeune et motivé, pour l'archéologie- notre Forum parmi d'autres en est la preuve vivante - ne fait que s'affirmer et s'étendre .
Ensuite, nos amis réalisent de mieux en mieux l'intérêt des objets qu'ils trouvent et dans bien des cas, pourront publier eux-mêmes leurs découvertes dès qu'ils se sentiront en confiance, ce qui n'est pas encore le cas.
De plus,nombre de collections privées s'ouvrent enfin et offrent aux spécialistes des facilités que l'on chercherait en vain dans les collections publiques. De nombreuses publications s'ensuivent.
Enfin, les progrès fulgurants de l'informatique et de la photo numérique créent une situation irréversible: les possesseurs de collections de plus en plus locales et régionales stockent leurs objets ,notes à l'appui, dans des clefs U.S.B. qu'ils confient aimablement aux chercheurs, lesquels en font - moi le premier - leur miel dans leurs bases de données.
En conclusion, l'archéologie bénévole renaît sur d'autres bases que jadis, et le salut ne viendra pas de hiérarques administratifs soucieux de garder tout le gâteau pour eux-mêmes,mais de contacts personnels que nos amis sauront prendre avec leurs collègues ' pros ' lesquels commencent à transgresser gaiement les interdits fulminés par des bureaucrates psycho- rigides . De bons exemples récents sur le terrain sont très révélateurs.
A propos, merci Ricoubass, tu m'as bien fait rigoler: je retrouve dans ton post. plein d'épisodes que j'ai vécus au cours des 26 chantiers de fouilles- en participation ou en direction - que je compte derrière moi. J'ajoute que tu as oublié l'irruption dans les sondages du chien-chien qui échappe à la garde du visiteur et qui fout le bordel dans les cordeaux et les jalons !!! Salut à tous
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Auteur : Philippe72 le 12/08/2007 22:07:10
n°56212R15 - Pareil |
[987] Bonsoir,
Moi aussi j'ai bien aimé la remarque de Ricoubass. Il faut croire que c'est un mauvais sort universel !
Ce n'est pas possible ! Certains esprits contrariés doivent intervenir pour troubler le bon déroulement d'un chantier de fouilles ...
Philippe (72)
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REPONDRE A CETTE DISCUSSION |
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