Auteur : Rôdeur v le 14/10/2005 10:16:59
n°21241R0 - Démonétisation |
Salut a tous,
Actuellement lorsqu'une monnaie est démonétisée on va à la banque et on a la possibilité d'échanger les anciennes pièces contres des nouvelles;
Mais dans le passé le démonetisation ce faisait t'elle de la même manière ou différrement?
D'avance Merci
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Auteur : Moldor le 14/10/2005 11:49:13
n°21241R1 - démonétisation |
Salut Rodeur,
Je sais qu'aux Etats-Unis, tu peux payer avec toutes les monnaies qui ont été émises ... mais je n'irai pas refiler une monnaie en or pour payer 10 dollars par exemple...
@+.
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Auteur : ebruere le 14/10/2005 23:52:45
n°21241R2 - monnaies décriées |
Salut
Le principe de la démonétisation consiste à gagner de l'argent au profit du trésor public.
De nos jours, la monnaie est dite 'fiducière' c'est à dire basée sur la confiance puisqu'elle ne contient plus de métal précieux.
Lorsqu'on fait une nouvelle pièce ou un nouveau billet, on fabrique la même quantité que ce qui est en circulation. Le jour fatidique ou l'ancienne monnaie est démonétisée, le trésor public s'approprie les pièces et billets qui n'ont pas été échangés.
C'est donc un impôt déguisé et discret.
Mais autrefois, la valeur d'une pièce résidait dans le poids de métal précieux qu'elle contenait.
Le principe consistait alors à émettre des pièces de plus en plus légères.
Supposons qu'une monnaie en circulation pèse 1kg pour 100 pièces.
Le roi crée une monnaie plus légère à 1kg pour 110 pièces. Le roi signe un édit qui annonce sa création et demande aux marchands et changeurs de porter tout l'argent qu'il pourront trouver aux hôtels des monnaies. Cet argent leur sera payé 102 nouvelles pièces au kg, 2 pièces seront données au personnel monnayeur et il restera 6 pièce pour le roi.
L'édit précisait que l'ancienne monnaie serait décriée à plus ou moins court terme. Il deviendrait alors illégal de l'utiliser pour un paiement.
Le roi avait, dans cet exemple, gagné 6% de la masse monétaire changée, et les changeurs avaient gagné 2%.
On reprenait l'argent au poids sous toutes formes. Il pouvait s'agir d'anciennes monnaies du royaume mais aussi d'autres pays, ou bien de vaisselle ou de bijoux. Mais si le roi d'un pays voisin proposait 3% aux changeurs, il y avait un risque de fuite vers ce pays. Le roi interdit donc l'exportation des anciennes pièces.
Il règlemente aussi la profession d'orfèvre pour éviter que les pièces soient transformées en vaisselle pour permettre leur exportation.
Les changeurs ont pu calculer qu'ils pouvaient 'sauter' une ou plusieurs opérations pour gagner la part du roi. Le roi inderdit alors aux changeurs de garder plus de 15 jours les pièces décriées qu'on leur donnait.
Le résultat de ceci sur la thésaurisation :
On garde les pièces les plus lourdes.
On doit cacher celles qui n'ont plus cours.
Peu importe l'origine et l'âge, ce qui compte c'est le poids.
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Auteur : DP le 15/10/2005 00:52:14
n°21241R3 - Très bien expliqué... |
bravo Ebruère.
A la limite, je dirais 'vive les démonétisations', car ça nous permet de trouver parfois des trésors de bonnes monnaies, fortuitement par hasard bien entendu.
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Auteur : Rôdeur v le 15/10/2005 08:28:52
n°21241R4 - Merci beaucoup a tous |
Grand merci spècial a Ebruere pour ces explication bien claire car a première vue ça ne devais pas être facile a expliquer.
Et c'est que ça nous arranges les monnaies cacher.
@+
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Auteur : ANTHRAX le 15/10/2005 13:11:54
n°21241R5 - avec le passage definitif |
à l'euro depuis le 17/02/2005 pour les monnaies, l'état a réalisé une tres bonne opération.
600 millions d'euro d'economisés : en clair, c'est comme si chaque habitant en France avait gardé en souvenir une soixantaine de francs.
Bref, il reste beaucoup de tresor Franc à déterrer.
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Auteur : ebruere le 15/10/2005 19:29:15
n°21241R6 - Pour complèter |
Faire des pièces plus légères n'était pas la seule option car le peuple se rendait bien compte de la perte de poids.
L'autre option était le billonage, c'est à dire de faire un alliage avec un métal moins cher ( le cuivre ). Le poids des pièces restait le même mais le pourcentage d'argent diminuait.
Toutes ces opérations, lucratives pour le roi, étaient aussi lucratives pour les faussaires et pour les princes qui avaient le droit de frapper monnaie.
Pour limiter les faux, la profession d'orfèvre était règlementée : maitrise obligatoire pour tenir boutique, four scellé dans la boutique, interdiction de travailler en dehors de la boutique, faire poinçonner les objets à l'hôtel de la monnaie et peine de mort pour les contrevenants.
Par contre pour les monnaies des princes, il suffisait que les poids et titres soient conformes pour que la monnaie puisse circuler librement dans le royaume.
Régulièrement, le roi publiait une liste des monnaies étrangères ayant cours légal dans le royaume et fixait leur cours légal. Il encourageait même l'importation des pièces étrangères et demandait aux changeurs et marchands de les amener pour les remplaçer par des pièces françaises ( et gagner quelques % au passage )
Seules les monnaies d'or et d'argent avaient cours international, le cuivre et le billon étant réservés au petit commerce local.
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